dimanche 29 mars 2009

Premiers essais numériques

Une fois mon bel appareil reflex acquis, il me tardait de l'essayer en conditions réelles. J'ai certes bien profité d'une après-midi ensoleillé pour aller flâner dans Toulouse, mais ce n'est que douze jours plus tard que j'ai enfin pu me confronter aux conditions de spectacle.

Pour me préparer à la première séance de shoot, j'ai parcouru quelques forums afin de ma faire une idée sur l'approche à adopter, autant du point de vue des réglages, qu'artistique. Il est intéressant de noter à ce sujet que l'aspect artistique n'est que très peu traité par les photographes, contrairement à l'aspect technique.
Au cours de cette navigation, j'ai pu apprendre que le format RAW était conseillé pour permettre la retouche en post production de la balance des blancs, que le mode P (programme) était déconseillé au profit des modes Av et Tv (priorité ouverture et vitesse), que le mode de mesure d'exposition spot était conseillé pour éviter les sur ou sous expositions à cause de zones d'ombres ou de sources de lumière, et... c'est à peut près tout. Les quelques autres éléments que j'ai pu lire m'étaient déjà connus, ne serait-ce que du fait des choix que j'ai effectués pour m'équiper (focale fixe f1.4 ou zoom f2.8? avec ou sans flash externe? Stabilisé ou non?).
Du coté des questions artistiques, la principale information que j'ai retenue est qu'il faut savoir ce que le sujet souhaite. Pour un groupe de musique, si le leader est beaucoup plus connu que les musiciens, une photo sans lui sera beaucoup moins intéressante, autant pour le groupe que pour les fans. Sur ce plan, ma première séance de photo m'offrait un avantage : je connaissais les comédiens que j'allais photographier, cela me permettrait probablement de faire de meilleurs clichés.

Fort de ces conseils, j'allai donc au spectacle d'improvisation théâtrale de la LUDI Toulouse.

Du coté des réglages, j'ai repris ce que j'avais l'habitude d'utiliser en argentique dans ce genre de conditions :
- Mode Av avec forçage à f2.8 (hé oui, j'ai pas payé aussi cher mon objectif pour ne pas utiliser la pleine ouverture, et je travaille même sans filtre neutre pour gagner encore un peu de luminosité)
- Autofocus One Shot avec motorisation vue par vue et collimateur unique en plein centre (pour la méthode mise au point/recardrage que j'utilise couramment)
- Mesure d'exposition centrale (la mesure spot n'existe pas sur le 400D)
- ISO au maximum : 1600
- Pas de flash
- Objectif Canon EF-S 17-55 f2.8 IS USM (car la salle est petite, mais j'ai aussi un Sigma 70-200mm F2,8 II DG MACRO APO EX HSM pour les grandes salles)
- Et pour ce qui est propre au numérique : balance des blanc Tungsten et format RAW

En vrai ancien de l'argentique, j'ai shooté tout la soirée (300 clichés en 90 minutes) sans visionner que ce que je prenais. j'ai donc tout découvert au développement...

Comme je m'y attendais, j'ai beaucoup appris de cette première expérience. Voici donc mes remarques personnelles:

En fonction de la salle, notamment si elle est petite et qu'il n'y a pas de régisseur lumière (éclairage fixe), il est possible de shooter en manuel une fois la bonne combinaison de réglages déterminée. Pour ça il faut bien vérifier si tous les plans ont environ la même lumière (peut-être qu'une zone de la scène est 10 fois plus éclairé qu'une autre). Si on n'a pas d'homogénéité, on peut soit passer en Av, soit "apprendre" quelle vitesse utiliser sur quelle zone de la scène, mais pour cela il faut un peu d'entraînement.

En générale, et surtout en impro, il faut prendre la vitesse la plus élevée possible (normale puisque à priori les sujets bougent). Là on a pas cinquante solutions : 1600ISO (au max), f2.8 (au min) et la vitesse d'obturation qui va donner une bonne exposition.
Dans cette configuration, la profondeur de champ est très, très faible. Il faudra faire sans arrêt la mise au point, et au bon endroit! Le plus simple est d'utiliser un seul collimateur d'autofocus (le centre par exemple) avec la technique du déclencheur à mi-course puis recadrage. Quand je dis de faire la mise au point au bon endroit, je parle du fait que si on passe son temps à recadrer, on pourrait être tenté d'aller faire la mise au point sur la poitrine du chanteur au lieu de son visage, c'est plus grand et moins loin. Erreur! Parfois le chanteur se tient en avant ou en arrière et la profondeur de champ est si faible que sa poitrine sera nette et son visage légèrement flou, ça serait dommage.

Le mode de mesure d'exposition centrale est effectivement le plus adapté. Non valable en mode manuel (dans le cas où on aurait "appris" quelle vitesse utiliser à quel endroit), il permet en mode Av d'exposer correctement un visage sur un fond sombre, ou de ne pas tenir compte d'un projecteur dans le cadre qui aurait pour effet de sous exposer le cliché.
Cependant, dans ce mode de mesure (en Av donc), le problème de la mise au point se pose. Comment s'assurer que l'appareil n'a pas fait le réglage de l'exposition sur le fond de scène? Il faut alors jongler avec la mémorisation d'exposition en même temps que l'autofocus. On passe alors son temps à appuyer sur le déclencheur à mi-course avec l'index ou le majeur et sur la mémorisation d'exposition (bouton * chez Canon) avec le pouce.

Pour la balance des blancs, j'ai d'abord choisi le format RAW afin de pouvoir la retoucher en post production. Mais cette habitude est vite passée. C'est en faisant une séance dans une salle éclairée en lumière très orangée que je me suis rendu compte de la limite de ce raisonnement. Les post-modifications sont très limitées, et si le réglage est trop mauvais au départ, il est impossible d'obtenir un bon cliché par la suite. Les images que j'ai faites sur cette scène orange m'ont donné des pixels bleus dans toutes les zones sombres une fois la balance des blancs corrigée. Pour masquer ce défaut, j'ai ainsi été obligé de passer en noir et blanc les images dans lesquelles ce défaut était le plus marqué.
Depuis cette expérience, j'utilise systématiquement la balance des blancs manuelle. Elle est disponible sur tous les Canon et consiste à photographier une feuille blanche pour aller ensuite dans le menu de paramétrage pour demander de la prendre comme référence de blanc. Avec ça, aucun problème, les couleurs sont toujours parfaites quel que soit l'éclairage.

Après le shooting vient la séance de post production et de trie.

Avec mes 300 clichés, j'ai donc commencé le tri sous Adobe Lightroom 2. J'en ai sélectionné 80 pour analyse plus fine et archivage (les 260 autres allant à la poubelle), puis j'en ai gardé 30 pour la diffusion. Je corrige sur ces dernières le contraste, la balance des blancs (si nécessaire), je les recadre et les importe sous Photoshop CS pour ajouter ma signature selon ce procédé.

Cette première expérience a été très instructive, même si au final elle ne représente qu'une seule condition de shoot dans une seule salle. Heureusement, les occasions ne me manquent pas, et je compte bien améliorer encore mon approche de la photographie de spectacle pour gagner en qualité. Ma meilleure récompense étant toujours la réaction des personnes que j'ai prises en photo.

samedi 28 mars 2009

Les débuts...

Il est parfois difficile de dire à quand remonte une passion, mais on peut en revanche se souvenir du moment où on a pu s'y adonner vraiment.
Dans mon cas c'était il y a environ une semaine ;-)

La première fois que j'ai utilisé un appareil photo, c'était à l'âge de 12 ans. Il s'agissait de ce réflex Miranda.
Pour utiliser un tel appareil, il fallait savoir ce qu'était l'ouverture numérique, la profondeur de champ et la vitesse d'obturation. Impossible d'espérer faire gérer cela à
un mode automatique.
C'est avec cet appareil, et en vacances, que j'ai appris la photographie. Mon père m'a également passé un livre qui en traitait, afin que je connaisse également toute la partie théorique (vous avez dit mise au point sur la distance hyperfocale?)

Lorsque j'avais 16 ans, mon père a eu u
n Nikon F401. C'était la première fois que je disposais d'un appareil avec des automatismes. Mise au point, réglage d'exposition multizones, flash intégré avec mesure TTL... Bref, le jour et la nuit par rapport au Miranda.
Avec lui nous sommes allés en Floride, et j'en a rapporté six rouleaux d'Elitechrome 36 poses.

Par la suite, pour mes 18 ans, j'ai eu mon premier appareil photo. J'ai choisi un Nikon F60. C'était bien évidemment un réflex. J'ai opté pou
r Nikon car mon père avait un ami photographe qui pouvait me louer du matériel à bon prix, mais exclusivement pour le matériel Nikon. Avec lui je suis allé au ski dans les alpes, au Canada, en Espagne.

Quelque temps plus tard, je me suis rendu compte qu'un intérêt trop vif et trop court de ma soeur pour la photo avait rendu orphelin un Canon EOS300v. Il dormait chez mes
parents. Je l'ai donc échangé contre mon F60, et je le possède encore aujourd'hui. Lui aussi a voyagé : Canada (une seconde fois), Suisse, Chine et quelques coins de France que je n'ai plus en tête.

Malgrés tous ces appareils utilisés, et toutes ces années passées à photographier, je ne me suis jamais vraiment adonné à cette passion. Elle restait une activité saisonnière bridée par le volonté de profiter de mes v
acances avant de faire de la photographie.
Ce qu'il me manquait était un projet, des occasions de faire de la photo sans autre activité parallèle au même moment.

Au lycée, lorsque j'avais mon F60, il m'est arrivé de faire des photos lors d'un spectacle de théâtre. Cela m'avait beaucoup plus, et mes clichés avaient eu du succès. Sur 72 photos, amis et spectateurs m'avaient demandé pas moins de 150 tirages.
Cette expérience est malheureusement resté unique. Je n'avais pas de troupe de théâtre me demandant de photographier leur spectacles, et je n'avais surtout pas le matériel adéquate. Celui que j'avais utilisé avait été loué et cela représentait une somme trop importante pour devenir une dépense régulière.Ainsi, pendant des années j'ai gardé en mémoire l'envie de me mettre vraiment à la photo, attendant une occasion me fournissant un modèle récurrent à photographier, ainsi qu'une situation financière me permettant de m'équiper. La situation financière est venue après mes études, lorsque je me suis mis à travailler. Le modèle récurrent et quand à lui arrivé récemment, lorsque je suis parti sur une tournée de concerts.
M
e rappelant l'expérience du lycée, j'ai loué de nouveau un bon objectif pour faire des clichés lors de ces soirées. Malheureusement, les résultats étaient loin, très loin, de mes espérances. J'avais oublié combien le grain des Ilford 3200ISO était grossier, et à quel point le numérique avait pris de l'avance sur l'argentique, notamment en termes de sensibilité.D'un coup, cette tournée m'a fait réaliser combien j'avais aujourd'hui de connaissances qui pourraient me laisser photographier leurs prestations scéniques, aussi bien en théâtre qu'en concert. J'ai donc sauté le pas. Je me suis offert un réflex numérique Canon EOS400D avec deux zooms très lumineux.