samedi 6 août 2011

La bonne configuration pour Adobe Lightroom

Au risque de vous décevoir, je ne vais pas vous donner de réponse simple, mais seulement un aperçu de ce qui accélère l'exécution de Lightroom, et de ce qui ne change rien.

Il existe plusieurs posts de blog intéressants à ce sujet, en anglais, ou en français.

Ce que je vais vous donner là, c'est mon impression après avoir mis à jour ma configuration de PC afin d'utiliser plus aisément Lightroom.

Pour commencer, voici à quoi ressemble un PC:


Ce schéma est fait pour mieux comprendre ce qui entre en jeu lorsque Lightroom s'exécute, et les éléments sur lesquels on peut agir pour qu'il aille plus vite.
Un PC est une machine qui traite des informations, c'est son processeur qui s'en charge. Il les lit, les modifie, puis les écrit. Pour qu'il aille plus vite, on peut agir lors de ces trois étapes.

Lors de la lecture, les données (les images) sont prises sur le disque dur. Plus cette lecture sera rapide et plus le traitement ira vite. Pour accélérer cette étape, les concepteurs de PC ont créé la mémoire vive (RAM pour Random Access Memory). Son accès est beaucoup plus rapide que les disques dur et elle permet de stocker toute l'information en cours de traitement afin que les disques ne soient lus qu'une seule fois. Lightroom utilise beaucoup la mémoire vive, si bien que disposer de disques rapides n'est intéressant que si on veut que la première lecture des images (leur importation sous Lightroom) soit rapide. Pour cette étape, deux éléments entrent en ligne de compte : le type de disque (HDD ou SSD), et son interface (ATA). L'interface est généralement adaptée au type de disque, si bien qu'il n'est pas nécessaire de s'y attarder (un disque rapide ne sera jamais équipé d'une interface lente). Les types de disques sont quant à eux peu nombreux (en simplifiant), on a les disques magnétiques (5400 ou 7200 tours/minute) et les disques Flash (Solid State Drive ou SSD). Les disques Flash (SSD) sont les plus rapides (environ 100 fois plus qu'un HDD). Le nombre de tour par minute d'un HDD donne une idée de sa vitesse (plus il est élevé plus le disque est rapide).

Lors de la modification des données, la vitesse d'exécution de Lightroom sera essentiellement dépendante de deux choses : le nombre de coeurs du processeur, et la vitesse d'horloge de ceux-ci. Une chose dont je me suis rendu compte en modifiant ma configuration de PC, c'est que Lightroom fait énormément de calculs, si bien qu'il est primordial de privilégier ces deux éléments pour accélérer son exécution. Plus on aura de coeurs dans le processeur (2 voir 4), et plus Lightroom tournera rapidement. De la même façon, plus l'horloge du processeur sera rapide (2.4GHz voir 3GHz), et plus lightroom sera confortable à utiliser.
Sur ce point, je recommande un double coeur et si le budget le permet un quad(4) coeurs avec l'horloge la plus rapide possible.

Lors de l'écriture des données, celle-ci va se faire dans trois directions : la carte graphique, la RAM, et les disques dur (pour le "catalogue"). En ce qui concerne les disques dur il n'y a rien de plus à dire, car ce qui s'applique pour la lecture s'applique également pour l'écriture.
En revanche, pour la RAM et la carte graphique, trois nouveaux éléments sont à retenir.
Le premier est que Lightroom n'utilise pas les capacités de calcul de la carte graphique, si bien qu'il est inutile pour ce logiciel de disposer d'une carte graphique puissante (ou d'une interface d'accès rapide à celle-ci, comme le PCIe). Une simple carte offrant la résolution d'écran que vous désirez suffira (avec peut-être la possibilité d'utiliser deux écrans car Lightrooom les gère très bien).
Le second concerne la vitesse d'accès à la RAM. Cet accès, comme celui à tous les éléments extérieurs au processeur, se fait par l'intermédiaire du FSB (Front Side Bus). C'est un immense autoroute de pistes électroniques qui permet de faire transiter l'information dans toute la carte mère. Les données qui circulent dessus sont cadencées par la "chipset", mais plus lentement que dans le processeur à cause des phénomènes physiques indésirables qui se produiraient à plus grande vitesse. Aussi, il est important de s'attarder sur cette caractéristique lors de l'achat de la carte mère, plus le FSB sera rapide, et plus le processeur pourra accéder rapidement aux disques, à la carte graphique et surtout à la RAM. Il n'est pas toujours aisé de connaitre la vitesse du FSB lorsqu'on regarde les caractéristiques techniques d'une carte mère. De plus, il existe d'autres standards remplissant la même fonction mais sous d'autres noms, comme le HT (HyperTransport) ou le QPI (QuickPath Intel). Si le FSB est mentionné, prendre le plus rapide, et si c'est une autre norme, rechercher quel débit elle permet d'atteindre (HT et QPI sont plus rapide que FSB par exemple). Ensuite, la vitesse de la RAM doit être adaptée à celle du FSB et du processeur (voir la documentation de la carte mère et du processeur choisi pour connaître la vitesse de mémoire à utiliser).
Le troisième élément à retenir est la taille de la RAM. Afin d'accéder le moins possible aux disques, Lightroom utilise le plus possible la RAM. Plus vos photos seront grosses et plus vous en développerez à la fois, plus vous aurez besoin de RAM. Si il n'y en a pas assez, le système d'exploitation utilisera un disque à la place, et ce sera de 100 à 1000 fois plus lent. Ainsi, si l'utilisation de disques lents pourra se compenser par une grande quantité de RAM, le manque de RAM rendra Lightroom quasiment inutilisable.

En conclusion, je dirais que les éléments auxquels prêter attention pour améliorer l'utilisation de Lightroom sont dans l'ordre:
  1. Avoir suffisamment de mémoire RAM
  2. Avoir un processeur à plusieurs coeurs
  3. Avoir un FSB rapide (voir une norme encore plus rapide comme HT ou QPI)
  4. Avoir des disques dur rapide (HDD ou mieux, SSD)

Notez enfin que cette explication est volontairement simplifiée, afin de ne pas perdre le lecteur néophyte. Il se peut qu'elle contienne des approximations, mais l'intention est de donner une vue d'ensemble claire, même si il faut pour cela faire des concessions sur l'exactitude des descriptions apportées.