lundi 11 octobre 2010

Faire de bonnes photos de concerts et spectacles

J'avoue que le titre de ce post est quelque peu accrocheur, mais je vais m'efforcer de ne pas déçevoir les personnes qui passeront sur cette page.

À qui s'adresse ce post?

À toutes les personnes, quel que soit leur équipement photographique, qui font ce genre de photo:



Olympus E-420 + Olympus Zuiko Digital ED 14-42mm F3.5-5.6
42mm 1/60s f/5.6 800ISO
match impro gris vs orange mar 10 41, première mise en ligne par Bulle Carrée.

Et qui souhaiteraient que leurs images ressemblent plutôt à cela:



Canon EOS 500D + Sigma 70-200mm F2,8 II DG MACRO APO EX HSM
118mm 1/80s f/2.8 800ISO
IMG_8118, première mise en ligne par Ekhinos.

Je ne dis pas que la seconde photo est un exemple, je vais seulement l'utiliser, en toute modestie, comme une étape sur la longue voie de la maîtrise de la photo de spectacle. Cette étape est celle à laquelle je me trouve (cette image étant une des miennes), mais elle n'est certainement pas un aboutissement.
Maintenant, si vous êtes intéressés par ce que j'ai mis en oeuvre pour obtenir cette image, ce post vous est destiné, sinon vous pouvez quittez cette page car vous n'y apprendrez rien que vous attendez.


La première image que je présente ci-dessus est celle d'un spectateur de match d'improvisation, comme vous et moi pouvons en être à l'occassion. Il était équipé d'un réflex grand public comme on en trouve dans les publicités des grands magasins, peut-être semblable à celui que vous possédez.
La seconde image est un cliché que j'ai pris avec mon matériel dans la même salle de spectacle (avec le même éclairage) un autre soir.
Nous allons voir point par point quelles sont les différences qui font que la seconde image est meilleure que la première.



Le nombre d'ouverture

L'appareil photo utilisé pour le premier cliché est un Olympus E-420, mais cela n'a que peu d'importance. Ce qui nous intéresse c'est l'objectif : un Olympus Zuiko Digital ED 14-42mm F3.5-5.6

D'accord, on a la référence de l'objectif, mais qu'est-ce que cela nous apprend?

L'objectif est le seul élément par lequel la lumière passe avant d'atteindre le capteur de l'appareil photo, c'est donc grâce ou à cause de lui que l'image peut être bonne ou mauvaise (par "bonne" et "mauvaise" je veux bien sûr parler de netteté et de luminosité).

Pour cet Olympus, "14-42mm" est la focale, dans l'analyse que nous faisons elle n'a que peu d'importance puisqu'elle est liée à la largeur du champ que l'image va couvrir (voir post 3 de l'atelier photo ). En revanche, "F3.5-5.6" est le nombre d'ouverture, et ça nous intéresse beaucoup plus. Le nombre d'ouverture est décrit dans le post 5 de l'atelier photo. Il représente la quantité de lumière que l'objectif est capable de capter pour exposer le capteur. Plus ce nombre est faible, plus l'objectif est lumineux. Ici nous avons un zoom, donc deux nombres d'ouverture sont indiqués, le premier s'applique à la focale la plus courte : F3.5 pour la focale 14mm, et le second à la focale la plus longue : F5.6 pour la focale 42mm.

Pour des raisons de placement dans la salle (raisons ni bonnes, ni mauvaises), cette photo a été prise à la focale 42mm, ce qui fait que l'ouverture de l'objectif était alors de F5.6 (car il ne peut pas faire mieux).

Sur la seconde photo, l'ouverture de l'objectif était de F2.8, soit le double. Comme le nombre d'ouverture est homogène à une longueur, et que la lumière se capte en fonction d'une surface, la quantité de lumière que recevra le capteur ne sera pas deux fois plus grande avec un nombre d'ouverture deux fois plus petit, mais quatre fois plus grande! (En effet, lorsqu'on double les distances, les surfaces sont multipliées par 2² = 4).

Ainsi, premier constat sur la différence entre le premier et le second cliché : le nombre de d'ouverture minimum possible avec l'objectif utilisé, autrement dit la qualité de l'objectif, donc sa gamme, donc son prix. Hé oui, on en revient souvent à cela, mais pas toujours. En effet, certains appareils photo compacts et certains bridges proposent des nombres d'ouverture proches voir meilleurs que F2.8. Faites donc bien attention à cela lorsque vous achèterez un appareil photo pour faire des photos de spectacle.


Le choix du cliché

Si j'ai choisi cette image pour parler des paramètres qui peuvent améliorer un cliché, c'est parce que je connais bien cette salle de spectacle et ses contraintes. C'est justement l'objet de ce deuxième point d'amélioration.

Le principal problème avec cette salle de spectacle est le caractère peu homogène de l'éclairage de la scène. Celui-ci est principalement central et les parties latérales sont peu voir pas du tout éclairées. Il en est de même pour la partie avant de la scène. Les projecteurs étant situées en hauteur et dirigés vers le fond de scène, un comédien placé à la limite avant de la scène se retrouve dans l'ombre. C'est le cas de l'improvisatrice sur la droite du premier cliché.

Pour palier à ce problème, je n'ai personnellement que deux solutions:

  • Mettre cette photo à la poubelle

  • Retoucher cette photo pour augmenter l'exposition de la personne dans l'ombre

Personnellement, je fais environ 400 photos par heure lors des spectacles, je peux donc me permettre de ne pas retenir un cliché comme celui-ci. La personne sur la droite est dans une partie de la scène trop peu éclairée par rapport aux deux autres personnages. Même si il est possible de compenser l'exposition par ordinateur après coup, cette technique a ses limites et une telle différence de luminosité les dépasse. Aussi, la solution ici aurait été de ne pas retenir ce cliché.

Fort de ce constat, on va progressivement au cours des soirées de photographie parvenir à prévoir ce que donnera la scène d'un point de vu exposition uniquement en l'observant à travers le viseur de l'appareil photo. Dans le cas de cette salle, si un joueur se place dans l'ombre de l'avant scène, même si son attitude est très intéressante et photogénique, on se fera une raison et on ne cadrera que les personnages sous la lumière, car on aura deviné avant de déclencher que l'image sera inexploitable si on la prend.


Le post traitement

Lorsque cela est possible, c'est à dire lorsque l'image brute est assez bonne pour pouvoir en tirer un bon cliché, on peut utiliser le post traitement pour parachever sont rendu.
Afin de vous donner une idée de ce travail, voici le second cliché présenté ci-dessus tel qu'il a été enregistré par l'appareil photo:



Comme on peut le constater, l'image brut est déjà d'assez bonne qualité, ce grâce aux deux éléments dont je viens de parler (nombre d'ouverture de l'objectif et sélection parmi tous les clichés pris lors du spectacle) ainsi qu'aux réglages utilisés lors de la prise de vue (voir pour cela le post sur mes réglages pour les photos de spectacle).
Ainsi, les réglages utilisés ont permis d'obtenir sur cette image brute :


  • Une exposition correcte : Grâce à l'utilisation du mode manuel de l'appareil en association avec une vérification régulière de l'histogramme pour apprendre au fil du spectacle quel temps de pose utiliser à chaque déclenchement

  • Une mise au point correcte : Grâce à l'utilisation d'un seul collimateur d'autofocus en association avec le mode "One shot" et la technique de Mise au point->recadrage->déclenchement afin d'avoir fait le point sur la bonne zone de l'image. Attention! Faire le point sur la bonne zone de l'image est moins simple qu'on ne le pense. En effet, l'ouverture importante de l'objectif nous force à avoir une faible profondeur de champ. De ce fait, il est rarement possible d'avoir net deux comédiens placés l'un devant l'autre. Ainsi, il nous faut choisir "en live" lors de la prise de vue lequel des comédiens sera net et lequel sera flou, et ce choix dépend entièrement de la composition d'image que l'on souhaite faire. Ceci relève des règles de composition d'image (voir posts 1 et 2 de l'atelier photo) que l'on doit connaître sur le bout des doigts et appliquer en une fraction de seconde au moment de cadrer pour faire le point.

  • Une bonne balance des blancs : Pas de visage bleu ou orange, mais la vrai couleur de la peau. Pour ne pas avoir de fausses couleurs dûes à l'éclairage artificiel de la salle de spectacle, pas de secret, il faut faire une balance des blancs manuelle. Pour ce faire (sur le Canon Eos 500D), prendre une feuille de papier blanc, la placer sur scène sous la lumière qui éclairera les comédiens (ce qui demande parfois l'aide du régisseur lumière afin qu'il éclaire la scène avant le spectacle), puis en faire une photo de telle sorte que cette feuille occupe toute la partie centrale de l'image (voir mode d'emploi de l'appareil photo pour plus de détails). Allez ensuite dans le second menu de prise de vue (avec l'icone d'un appareil photo), sélectionnez "B. blanc personal." puis allez checher l'image que vous venez de faire dans la carte mémoire de l'appareil. Une fois ceci fait, sélectionnez la balance des blanc personnalisée dans le menu WB (accessible directement par le bouton du même nom).

  • Un cadrage globalement correct : Même si l'on recadre très souvent le cliché lors du post traitement, il est nécessaire que l'image brute soit suffisamment bien composée pour contenir l'image finale. On peut recadrer plus serré, mais on ne peut pas aller chercher ce qui est en dehors de l'image :-), c'est pour cela que si l'on a coupé un élément important lors de la prise de vue, le cliché est alors inutilisable et peut finir à la poubelle. C'est ce qu'il faut éviter en soignant le cadrage et la composition dès la prise de vue.

  • Un fichier au format RAW : Condition sine qua non à tout post traitement, le format RAW permet de ne pas perdre d'information entre la capture et le logiciel de traitement d'image (Adobe Lightroom dans mon cas). Si ce format n'est pas utilisé (au profit du JPEG par exemple), les traitements qui seront fait à postériori seront plus visibles du fait de la perte de qualité occasionnée par la compression JPEG.

Une fois que l'on a pris soin de tous ces paramètres pour faire l'image brute, celle-ci peut alors être post traitée pour obtenir le cliché final.
Dans le cas de cette image, le post traitement m'a servi à (avec de simples boutons de règlage sous Adobe Lightroom, à l'exception du dernier point):


  • Corriger l'exposition générale de l'image

  • Réduire le bruit

  • Corriger le contraste

  • Corriger l'exposition de façon sélective sur certaines parties de l'image


Pour illustrer cette dernière opération, voici trois étapes intermédiaires du traitement de cette image:



Cette image montre le premier masque que j'ai appliqué. Il m'a permis de diminuer l'exposition du personnage central de l'image. Comme elle étaient située au centre de la scène, cette joueuse était beaucoup plus éclairée que les autres, il a donc fallu réduire de façon sélective son exposition pour la mettre au même niveau que les autres. Cette opération est nécessaire car elle est faite instinctivement par notre cerveau lorsque nous regardons une scène avec ce type de différence d'exposition.




Une fois l'exposition de ce personnage corrigée, on constate que c'est le joueur à sa gauche qui est désormait trop exposé. On lui applique alors le même traitement, mais avec moins d'ampleur car étant situé plus sur le bord de scène, il a reçu moins de lumière.




Après ces étapes, on obtient le cliché final présenté au début de ce post:



IMG_8118, première mise en ligne par Ekhinos.

Et voici comment un matériel adapté correctement utilisé peut améliorer le rendu de vos photos de spectacle.
Pour résumer, et si je devais conclure par un conseil, je vous dirais d'explorer les possibilités de votre matériel, et plus particulièrement les réglages manuels, afin de les comprendre, d'apprendre à les utiliser, pour ensuite en tirer le meilleur parti. Une fois cela fait, vous saurez alors à quels caractéristiques techniques prêter attention lorsque vous déciderez de changer de matériel pour quelque chose de plus performant.

mercredi 14 juillet 2010

La mise au point sur l'infini... dans le noir!

Quel sujet farfelu pour un post de blog sur la photo! Quoi? Vous n'avez jamais fait de photos de nuit avec pratiquement aucun objet lumineux à l'horizon? Si c'est le cas, alors vous pouvez zapper sur une autre page, sinon je pense que ce qui se trouve ci-dessous pourrait vous intéresser.

Pour ceux qui, comme moi, on déjà voulu faire des photos de nuit avec de tels temps de pause et dans un environnement si peu lumineux que votre autofocus devient impotent, la question de la mise au point sur l'infini sans autofocus s'est déjà posé.

Autrefois, il y avait ce qu'on appelle un dépoli de mise au point ou "stigmomètre". Le principe était simple : Le centre du prisme à travers lequel le photographe regarde était déformé pour accentuer le décalage des rayons lumineux lorsque le point n'est pas fait. Ainsi, même lorsqu'on se trouve très près du point, on peut voir dans le viseur le décalage d'image, et ajuster pour obtenir une mise au point parfaite, même sans avoir un œil d'aigle.

Voici ce que cela donnait dans le viseur avec une mise au point incorrecte:

Et avec une mise au point correcte:


Source: Arto Rantala

Si ce genre de chose vous intéresse, sachez qu'il est possible d'en acheter et de les monter soit même sur la plupart des réflexes récents. Je n'ai pas (encore) essayé mais ce site propose ce genre de verre à la vente : http://www.focusingscreen.com

Si vous n'avez pas se stigmomètre (ni d'œil d'aigle), vous avez probablement remarqué, alors confronté au problème de mise au point dans le noir, que vous arriviez à avoir une image floue alors que la bague de mise au point de votre zoom était calée sur le symbole infini : ∞

Fort de cette constatation, j'ai donc fait quelques tests avec mes deux zooms et ma focale fixe afin d'en savoir d'avantage, et d'être au point, si j'ose dire, pour la photographie de feux d'artifices que je vais faire ce soir.

Voici les résultats des tests que j'ai fait. Ce images ne sont redimensionnées que pour l'affichage dans cette page, vous pouvez avoir leur version seulement recadrée en cliquant dessus. Je les aient recadrées pour n'avoir que la partie la plus intéressante:



Mise au point par autofocus 17mm F/2.8 1/2500s ISO100

Aspect de l'objectif pour la photo ci-contre. On constate qu'à 17mmn, même si l'objet était à l'infini (600m dans le cas de ces grues), la bague de mise au point a été mise pas l'autofocus sur 3m! La photo, comme on peut le voir est cependant nette.

Mise au point manuelle sur ∞ 17mm F/2.8 1/2500s ISO100
Comme précédemment j'ai pris en photo l'objectif lorsque j'ai fait la photo ci-contre, et là on constate qu'à 17mmn mettre la bague de mise au point sur ∞ ne permet pas d'avoir net un objet situé à 600m. Bon à savoir.
Mise au point manuelle sur ∞ 17mm F/9 1/250s ISO100
La même que la précédente, mais en fermant le diaphragme à F/9. Résultat : l'image est nette! (si vous ne comprenez pas pourquoi, voir mon post 4 de l'atelier photo)
Mise au point par autofocus 10mm F/2.8 1/2500s ISO100
Cette fois on change d'objectif pour faire les tests sur le fisheye à focale fixe. Autofocus activé, mise au point sur un objet à 600m, tiens! La photo est floue.
Je ne sais pas pourquoi, mais mon autofocus a de sérieux problèmes avec l'infini sur ce objectif, du coup, je le sais et passe toujours en manuel lorsque mon sujet est à plus de 1m (et oui! avec une focale de 10mm, l'infini commence à 1m)
Mise au point manuelle sur ∞ 10mm F/2.8 1/2500s ISO100
Cette fois on désactive l'autofocus et on cale manuellement la bague de mise au point sur ∞.
Maintenant la photo est nette (du moins le plus net que l'on puisse avoir avec cet objectif, car je rappel qu'on est à 10mm avec un 15 megapixels APS-C, et que la photo ci-contre n'est pas redimentionnée par rapport à l'originale, juste recadrée)

Mise au point manuelle sur ∞ 10mm F/9 1/250s ISO100
La même que la précédente mais à F/9. Pas vraiment de différence dans la netteté ou le piqué.
Mise au point par autofocus 110mm F/2.8 1/4000s ISO100On change encore d'objectif pour tester le zoom 70-200mm. Là aussi, comme pour le 17-55mm, on se rend compte qu'à 110mm la mise au point à 600m ne correspond pas parfaitement à la position ∞ de la bague de mise au point, mais on est à F/2.8.
Mise au point par autofocus 70mm F/2.8 1/4000s ISO100Cette fois j'ai bougé en faisant la photo de l'objectif ;-), mais quoi qu'il en soit, comme pour la précédente, on constate à 70mm F/2.8 que la mise au point à 600m ne correspond pas au répère ∞ de la bague de mise au point.
Mise au point par autofocus 200mm F/2.8 1/4000s ISO100Comme pour le 17-55mm, on voit ici que lorsqu'on pousse le zoom vers sa focale maximum, la mise au point à l'infini F/2.8 se met à correspondre au symbole ∞ de la bague de mise au point.
Mise au point manuelle sur ∞ 70mm F/2.8 1/4000s ISO100La règle devinée avec le 17-55mm se confirme, à la focale min du zoom, on ne peut pas se fier à la position du symbole ∞ de la bague de mise au point pour toutes les ouvertures de diaphragme.
Mise au point manuelle sur ∞ 70mm F/9 1/500s ISO100La même que la précédente mais à F/9. Comme pour le 17-55mm, on retrouve en fermant le diaphragme une image nette.
Mise au point manuelle sur ∞ pour F/22 70mm F/22 1/80s ISO100 avec appareil sur pied
Et pour terminer, petite révision d'optique.
Savez vous ce qu'est la distance hyperfocale? Et bien cet objectif a sa mise au point réglée sur sa distance hyperfocale à F/22, voyez donc l'image ci-dessous.
Résultat à gauche, la photo est nette.


Conclusion de ce post : attention aux indications de votre bague de mise au point!

La position du symbole ∞ ne semble juste que:
  • Pour les focales fixes à toutes les ouvertures
  • Pour les focales maximum des zooms aux grandes ouvertures (ex : F/2.8)
  • Pour les zooms aux ouvertures faibles (aux alentours de F/9)

mardi 22 juin 2010

Mes réglages pour les photos de spectacle

En commençant la photographie de spectacles, c'est évidemment la première question que je me suis posé. J'avais à l'époque un Canon EOS 400D et les possibilités sont telles avec cet appareil qu'il est un peu difficile au début de faire les bons choix lorsqu'on va photographier un spectacle (en l'occurrence dans mon cas un match d'improvisation au El Camino à Toulouse).

Voici donc, après un an d'expérience en photographie de spectacles (théâtre, musique, concert), les réglages que j'utilise à chaque fois lorsque je couvre un événement:

Ceci est l'écran de mon Canon EOS 500D actuel, mais comme tout le monde n'a pas le même modèle je vais détailler la signification de chacun de ces pictogrammes:


Ceci est la vitesse d'obturation. Cette valeur de un 25ème de seconde n'est qu'un exemple, car en fonction du lieu dans lequel je photographie je peux être continuellemment en train de la modifier. Je le fait en direct en agissant avec l'index droit sur la molette de réglage du boitier.

Ceci est le nombre d'ouverture. Par choix personnel (mais je sais que certains photographes expérimentés ne sont pas de cet avis), je travaille avec un zoom. Je suis donc limité à une ouverture maximale de 1/2.8 car il n'existe pas de zoom avec une ouverture supérieure.
Je travaille tout le temps à l'ouverture maximum de mon objectif, même si cela réduit considérablement la profondeur de champ, je préfère que celle-ci soit réduite plutôt que d'avoir du flou ou du bruit. Si vous avez lu le post 5 de l'atelier photo, vous savez que le nombre d'ouverture a une influence double sur la luminosité de l'image comparé à la vitesse d'obturation où à la sensibilité. C'est pour cette raison que je préfère rester en permanence à l'ouverture maximum que mon optique propose.

Ceci est la sensibilité. Ce réglage dépend beaucoup du lieu, et répond à l'éternel problème de la photographie : Quel trio Ouverture-Vitesse-Sensibilité utiliser?
Pour simplifier, je dirai que pour le choisi je procède à quelques essais. Comme je viens de le dire, j'utilise toujours l'ouverture maximale de l'objectif, donc là pas de question à se poser. Le seul choix réside en fait dans le couple Vitesse-Sensibilité.
Avant le spectacle, ou au tout début, je fais quelques photos de parties de la scène éclairées différemment (habituellement le centre plus lumineux puis les cotés plus sombres). Le but de ces photos est de déterminer la sensibilité minimum utilisable sans que la vitesse aie besoin d'être trop faible (la notion de "vitesse faible" dépend évidemment des mouvements des personnes sur scène). Je vérifie en même temps l'histogramme de mes photos pour voir si elle ne sont pas trop sombres (l'histogramme étant le sujet du prochain post "atelier photo", je ne détaillerai pas ici son utilisation).
Habituellement, j'essaie de ne pas monter au-delà des 1600ISO car sur l'EOS 500D le bruit devient assez visible. Il m'arrive tout de même d'utiliser le 3200ISO mais jamais plus. Lorsque cela est possible, je préfère utiliser 400 ou 800ISO.

Ceci est le mode, ici "Manuel". Le choix du mode est assez personnel, mais je crois que tous les photographes rompus aux spectacles utilisent le mode manuel.
J'ai fait ce choix car je pense que le contraste des images de spectacle est trop grand pour faire confiance à une exposition automatique. Les personnages éclairés le sont souvent sur fond noir et le mode automatique essaye de trouver la moyenne entre le personnage et le noir, alors que nous voulons en fait que le noir le reste, noir.
Il existe bien une fonction de mémorisation de l'exposition, mais l'utiliser prend trop de temps quand il faut aussi gérer la mise au point.
Enfin, l'ouverture et la sensibilité restant les mêmes lors de tout le spectacle (c'est aussi un choix personnel), les vitesses utilisables ne sont pas trop nombreuses et je prends le temps de les mémoriser (dans ma tête) avant le show. Ainsi, j'ai toujours une idée approximative de la vitesse qui conviendra même si la lumière de la scène change. C'est un long travail d'appréciation pour lequel l'expérience est très importante.
Ce choix est étroitement lié à celui du format d'image que l'on verra plus tard : le RAW. Avec ce format, il est possible après coup de compenser jusqu'à +/- 1IL l'exposition du cliché, ce qui m'autorise cette marge d'erreur dans l'évaluation "au jugé" de la vitesse à utiliser pour chaque déclenchement.

Ceci est le rendu, ici en "Neutre". Ce réglage n'a pas d'effet lorsqu'on utilise le format d'image "RAW" (ou du moins je n'en ai pas constaté). Comme j'utilise toujours ce format d'image (hors marathon photo Fnac ;-), je ne me soucie pas de ce réglage.

Ceci est la balance des blancs, ici "Manuelle". Je fais surtout de la photo de théâtre, et dans ce domaine les éclairages de couleurs sont très peu utilisés. Pour cette raison, je peux systématiquement faire une balance des blancs manuelle avant le spectacle.
J'ai fait ce choix suite à un spectacle (dont je parle dans ce post) lors duquel j'avais opté pour une balance des blancs "Tungsten" alors que l'éclairage était principalement constitué de LED oranges. J'ai découvert lors du développement que le rattrapage, si il était possible, créait dans les zones sombres du bruit de pixels bleus. J'ai depuis décidé de toujours faire une balance manuelle, juste pour avoir une base correspondant globalement à la température de l'éclairage réelle du spectacle.
Pour les concerts, les lumières sont souvent colorées, donc la balance manuelle est moins facile à faire (lorsqu'elle est possible). J'utilise le réglage le plus adapté à la source lumineuse qui me semble majoritaire ("Tungsten" généralement lorsque c'est en salle), et je croise les doigts pour ne pas avoir de surprise lors du développement.

Ceci est le mode de mesure d'exposition, ici "pondéré central". Ce réglage est très peu important dans la mesure où j'utilise le mode "Manuel" avec une phase d'apprentissage pour estimer les expositions nécessaires.
Tout au plus, il peut être utile pour se rassurer avant de déclencher en jetant un oeil sur l'échelle d'exposition dans le viseur, mais cela m'arrive peu souvent.

Ceci est le format d'image, ici "RAW", ou "brut" en français. La signification de ce réglage sera détaillé dans le prochain post "atelier photo", donc je ne vais pas m'étendre dessus. Je dirais simplement que l'utilisation du RAW permet de retravailler bien mieux le cliché après l'avoir pris, lors que la phase que l'on appelle "développement" (comme en argentique), et qui se fait avec des logiciels comme Adobe Lightroom.
La contrepartie est que la photo prend plus de place et que l'utilisation d'un logiciel de développement est indispensable pour pouvoir visionner ou convertir l'image dans un format lisible par le plus grand nombre (jpg, tif, bmp...).

Ceci est le mode d'autofocus, ou mise au point en français, ici réglé sur "au coup par coup". Le choix de ce réglage provient de l'utilisation que je fais de l'autofocus en spectacle. Si je détermine l'exposition moi-même, je suis totalement incapable en regardant dans le viseur de l'appareil de savoir si l'image est parfaitement nette. Aussi, je m'appuie entièrement sur l'autofocus TLL de mon boitier pour faire la mise au point.
Trois modes sont disponibles. Si j'ai choisi "One shot", c'est parce que j'ai réglé la fonction "Shutter/AE lock button" sur "1. AE lock/AF" dans l'item 10 des "Fonctions personnalisée (C.Fn)", et que je n'utilise que le collimateur de mise au point central.
Avec ce réglage, la mise au point se fait avec le bouton * situé au niveau du pouce. De cette manière, lorsque je veux faire la mise au point sur un sujet, je déplace le cadre pour mettre le collimateur de mise au point sur lui puis j'appuie avec le pouce sur le bouton *. Je peux ensuite recadrer le sujet pour composer mon image et attendre le bon moment, la bonne attitude ou la bonne expression pour déclencher.
Si le sujet bouge trop durant ce temps d'attente, je renouvelle l'opération pour refaire la mise au point sur lui.

Ceci est la motorisation, ici sur "Rafale". Simple bon sens pour le choix de ce réglage. En mode rafale, si l'on déclenche sans attarder le doigt sur le déclencheur (le majeur dans mon cas puisque l'index est sur la molette pour régler la vitesse d'obturation), une seule photo est prise. En revanche, si l'on déclenche en maintenant le déclencheur (environ une demi seconde), la rafale commence et l'appareil se met à prendre, dans le cas du 500D, 2,7 photos par seconde.
Cette fonction est très utile dans la mesure où l'on ne sait jamais quand il arrivera quelque chose d'intéressant. Si ce n'est pas le cas il suffit d'appuyer rapidement sur le déclencheur, et si c'est le cas un appui prolongé permettra d'avoir toute une série de photos parmi lesquelles on pourra faire une sélection lors du développement.



Voici donc un bref résumé des réglages que j'utilise toujours lorsque je fais des photographies de spectacles et de concerts. Comme tout n'est pas écrit sur l'écran LCD du 500D, je terminerai en ajoutant que j'active toujours le stabilisateur d'image sur mon 17-55mm, et que j'utilise pratiquement tout le temps un pied avec mon 70-200mm, le tout sans jamais faire appel à aucun flash, cela va de soit (à tel point que j'ai pratiquement oublié de le mentionner).

Enfin, le choix de la focale et le placement dépend de la salle et du style d'image que l'on souhaite. C'est pour cette raison que j'ai mentionné que mon choix personnel d'utiliser des zooms n'est pas partagé par tous. Il est même parfois intéressant (et je vais bientôt développer des photos pour lesquelles je l'ai tenté) de faire appel à des optiques que l'on attendrai pas pour ce type de photographies, comme par exemple un ultra grand angle fisheye.

samedi 20 mars 2010

Gérer ses groupes sous Flickr

UPDATE 2013 : Ce script ne marche plus totalement suite à la mise en place par Flickr de leur nouvelle interface. Il est encore possible d'utiliser les tags déjà posés, mais il n'y a plus moyen d'en ajouter (ou alors il faut manipuler le contenu du fichier de sauvegarde de la base de tags).
Dommage...

Petite pause dans les ateliers pour parler d'un outil très intéressant que j'ai trouvé pour Flickr, le célèbre site de publication photo de Yahoo.

Si vous avez un compte sur Flickr, et que vous voulez montrer votre travail au plus grand nombre de personnes possible, vous vous êtes sûrement déjà inscrit dans plusieurs groupes dans lesquels vous avez posté vos photos. Ainsi, vous vous êtes certainement demandé si il n'y avait pas un moyen d'améliorer la façon dont on voit les groupes, ne serait-ce qu'en les classant par catégories (voyages, portraits, matériel utilisé, abstrait...).

Et bien ce moyen existe!

C'est un script qui fonctionne avec le navigateur Firefox lorsque le plugin Greasemonkey est installé et que vous visualisez Flickr en anglais.
Heureusement, les lignes de code qui font qu'il ne marche pas avec Flickr en français sont peu nombreuses, alors je l'ai modifié pour qu'il marche en anglais et en français.

Les explications d'utilisation de ce script sont en anglais, mais pour vous je les ai traduites:
  1. Installer Firefox
  2. Installer le plugin Firefox Greasemonkey
  3. Un fois ceci fait (Firefox doit redémarrer après l'installation de Greasemonkey), cliquer sur ce lien pour accéder au site de Minus sur lequel j'ai mis ce script (cliquez sur le gros logo vert "ZIP" puis sélectionnez "Enregistrer le fichier"). Dézippez ensuite ce fichier et ouvrez-le sous Firefox (en cliquer-déplacer). Si tout s'est bien passé, une boite de dialogue "Installation pour Greasemonkey" doit apparaître et il suffit de cliquer sur "Installer" pour qu'ensuite, lorsque vous irez sur votre page flickr, le script soit actif et ajoute ses fonctionalités telles que celles visibles dans la capture d'écran ci-dessous:

Après c'est génial, on peut, dans la page des groupes ou dans l'organiseur, mettre des tags pour chaque groupe, se désinscrire en un clic, ou n'afficher que les groupes qui ont un tag précis (mais pas de combinaison de tags par contre).
Moi ça m'a fait gagner beaucoup de temps.

Un grand merci à steev pour avoir développé ce script, et si vous voulez vous pouvez même lui faire une donation, ou lui acheter un cadeau.

Une dernière remarque enfin : si vous réinstallez Firefox ou tout votre ordinateur, tous les tags seront perdus SAUF si vous en faites une sauvegarde.
Pour cela, aller dans la page des groupes de Flickr et cliquez sur l'icône du singe en haut à droite de la fenêtre Firefox, sélectionnez "Commandes de Scripts Utilisateur..." puis "Flickr Groups Organizer : Backup Tags to Flickrmail DataStore". Cette action devrait vous créer un mail reçu dans la messagerie Flickr avec tous vos tags. Une fois Firefox réinstallé ainsi que Greasemonkey et le script grâce à la procédure ci-dessus, allez copier le contenu de ce mail, puis retournez sur la page des groupes de Flickr, cliquez sur l'icône du singe en haut à droite de la fenêtre Firefox, sélectionnez "Commandes de Scripts Utilisateur..." puis "Flickr Groups Organizer : Restore Tags via direct input". Une boite de dialogue s'ouvre alors avec un champ texte, collez-y le contenu du mail.
Voilà, vos tags sont à nouveau disponibles sur ce nouveau navigateur Firefox!