dimanche 3 novembre 2013

Voyage photographique à Tromsø, jour 1

Comme je m'y attendais, la première journée à Tromsø a été très chargée, mais je n'avais pas prévu la panne de wifi à l'hotel, si bien que je n'ai pas pu écrire hier le post du jour 1. Ceci est maintenant sur le point d'être réparé, je suis tranquillement installé dans un nouvel hôtel, avec mon ordinateur.



Après plusieurs vols depuis Toulouse, je suis arrivé au dessus de la Norvège le 2 novembre un peu avant midi.

Ce qui frappe lorsqu'on arrive en avion en Norvège, ce sont les paysages.



Non seulement il y a énormément de lacs et de forêts, mais la lumière basse, même à midi, met le paysage en valeur. Pas besoin d'attendre le lever ou le coucher du soleil pour faire des photos aérienne, ce dernier monte tellement peu dans le ciel que, dès l'instant où il est présent, les conditions se prêtent à ce type de photographies.
D'ailleurs, lors de notre arrivée à Oslo, on avait l'impression qu'il était 18h, alors que nous venions de passer midi.



Après Oslo, plus on monte vers le nord, plus on s'enfonce dans la nuit, et plus la neige est présente. Nous avons atterri à Tromsø peu avant 16h, mais il faisait déjà nuit.



Sa perdre une minute, en cette veille de fermeture dominicale, il me fallait trouver les deux rails d'aluminium nécessaires à mon travelling de timelapse. Beaucoup de magasins ferment entre 16h et 18h, si bien qu'il fallait que je tombe juste du premier coup si je voulais éviter de passer deux nuits sans mon système de prise de vu. Comme on le comprend aisément avec les paysages, la Norvège est le pays du bois. Pour cette raison, je n'avais aucun mal à trouver des tasseaux de bois, mais l'aluminium, ou même l'acier, sont nettement plus rares. Grâce à l'aide de l'employé de l'agence de location de voiture, puis à celle d'un vendeur du premier magasin de bricolage, puis à celle d'une marchande de souvenir du centre ville, j'ai enfin pu, après avoir fait trois magasins, par chance tous ouverts, acheter les rails dont j'avais besoin. Ce ne sont pas les mêmes que ceux que j'ai utilisé sur le prototype, ce sont en fait des angles de protection anti-dérapant pour marche d'escalier. Cependant, ils feront parfaitement l'affaire.

Alors que je me trouvais dans le centre ville, juste avant d'entrer dans le magasin de souvenir, je demandais aux passants si ils savaient où se situait le magasin de bricolage dont le vendeur m'avait parlé, et je suis tombé sur une personne qui a cru me reconnaitre. Nous avons commencé à parler, et très rapidement, il m'a demandé si j'étais français. Lui aussi. Il était installé à Tromsø depuis quelques temps, et faisait aussi de la photographie d'aurores boréales. Il m'a demandé mon e-mail pour éventuellement partir avec moi à leur chasse dans le courant de la semaine.

Après avoir posé les affaires à l'hôtel, et assemblé les éléments du système de timelapse, je suis parti pour Ersforjbotn.
Au départ, je pensais trouver un endroit désertique, sans lumière, avec une vue magnifique sur la voie lactée. Ce ne fut pas le cas.
Tromsø est plongé dans la nuit du 26 novembre au 15 janvier, si bien que la lumière artificielle est omniprésente. Toutes les routes de campagne sont éclairées, avec des réverbères tous les trente mètres et un câble électrique qui les relie les uns aux autres. Toute les maisons sont éclairées, mais bien plus que chez nous. Il n'est pas rare de voir quatre ou cinq lampadaires allumés en permanence sur leur façade. Les habitants de Tromsø ont aussi un grand besoin d'ouverture sur l'extérieur lorsqu'ils sont à l'intérieur. Ils ont des fenêtre d'une taille qui nous paraît démesurée. Elles s'étendent du sol au plafond, sans brise vue, avec souvent une lampe placée juste dans l'encadrement, si bien qu'elle éclaire autant l'intérieur que l'extérieur.
Faute de plus de préparation pour cette première nuit, je suis allée jusqu'au bout de la route d'Ersforjbotn, puis j'ai continué à pied avec mon matériel pour déposer celui-ci le plus possible à l'abri des lumières du fjord. Par -1°, et avec deux heures de prise de vue, je ne suis pas resté à coté, j'ai préféré aller somnoler dans la voiture, le réveil allumé, afin d'arrêter le système avant qu'il n'arrive au bout de sa course.
Comme je ne parvenais pas à m'endormir, je suis allé voir au bout d'une heure où en était la prise de vue. En arrivant, je me suis aperçu que le pied de la rampe, posé sur les rochers du rivage du fjord, était maintenant immergé sous dix centimètres d'eau. Tromsø était un port de pêche à la baleine autrefois (la prononciation norvégienne est "tromseu"), et les fjords qui l'entourent sont tous ouverts sur l'océan atlantique et ses marées. Ce détail m'avait échappé.
J'ai stoppé la prise de vue, puis j'ai commencé à ranger mon matériel. Durant cette opération, par curiosité, j'ai levé le regard vers le ciel. Là, en direction de Tromsø, j'ai aperçu une sorte de nuage étrangement vert, alors que les lumières artificielles les colorent habituellement en jaune orangé. Cette tâche verte laiteuse s'est mise à bouger lentement et à changer de forme. C'était le début d'une aurore boréale. J'ai terminer en vitesse le rangement du système de timelapse puis je suis allé cherché l'autre appareil photo dans la voiture. Dans la précipitation, et partagé entre le désir de profiter du spectacle et celui de photographier ce qui se produisait, j'ai d'abord sur-exposé les premiers clichés, puis raté la mise au point des suivants. Le phénomène a duré entre 15 et 30 minutes. Il m'a surpris par sa rapidité. Malgré la nébulosité de l'air ambiant qui rendait le phénomène flou, on pouvait clairement voir danser les lumières dans les ciel. Tantôt très lentement, de telle sorte qu'on se disait : "elle n'était pas de cette forme cette tâche il y a deux minutes?". Tantôt rapidement, comme un rideau vu de dessous, agité par une petite brise.
En dépit de mon manque de préparation, auquel je m'attendais du fait de la photographie dans des conditions difficiles d'un phénomène que je n'avais jamais vu, j'ai pu faire quelques clichés dont voici probablement le moins mauvais:



Heureusement, l'activité solaire de ce soir est approximativement la même que celle d'hier, et le ciel est plutôt clair pour l'instant. Je vais donc tenter, sans timelapse cette fois-ci, du coté du front de mer, à 40km d'ici.

Voilà, ainsi se termine le récit du jour 1. J'ai passé une partie de l'après midi (du coucher du soleil en fait :) à rédiger ce post, mais il y avait tellement à dire. Je pense que les prochains posts seront plus courts, voir même à compléter par le fil de photos de l'album flickr de ce voyage.

Souhaitez-moi bonne chance pour ce soir.

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