mercredi 6 novembre 2013

Voyage photographique à Tromsø, jour 4

Ce quatrième jour a commencé avec une chute de neige, habillant la ville d'un magnifique coloris blanc. La température était assez basse pour permettre aux arbres de conserver la glace qui décorait leurs branches.


C'est dans ces moments là que l'on tente de se souvenir comment tenir debout sur la glace.
Les trottoirs avaient conservé de la veilles leurs plaques de glaces inégalement réparties. Avec la fine couche de blanc que la nuit avait déposée, leur aspect était maintenant uniforme, masquant totalement l'emplacement des plaques, malheureusement toujours présentes.
Mes réflexes doivent être assez bon, car malgré deux ou trois pertes d'équilibre, j'ai réussi l'exploit de ne pas tomber une seule fois. Les habitants, quand à eux, ont élevé cette discipline en art. Ils parviennent à faire du vélo dans ces rues enneigées.


Précision importante, la rue de l'image ci-dessus est en descente pour ce cycliste.
Avec une telle météo, et le trajet pour Alta prévu pour le lendemain, j'ai profité de cette journée pour poursuivre ma visite de la ville, en commençant par l'Artic Museum.


La photo de ce musée, ci-dessus, a valu à mon boîtier une petite douche, tant la chute de neige était importante.


Dès l'entrée dans le musée, une affiche était là pour me rappeler, au cas où j'en aurais encore besoin, que la photographie est aussi un métier.


L'Artic Museum contient plusieurs expositions, qui n'ont pas toutes retenu mon attention de la même façon.
De la première partie, sur la vie des habitants du nord de la Norvège à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, j'ai surtout retenu la barbarie de la chasse pratiquée. Si je peux vous donner un conseil : il vaut mieux ne pas y venir avec des enfants sensibles.


En revanche, j'ai remarqué de cette exposition la vie exemplaire de Wanny Woldstad (1893-199). Cette femme a été la conductrice du premier taxi de Tromsø, dans les années 20, et de loin la plus douées des chasseuses d'ours. Aux dires de ses contemporains, elle égalait les hommes, et en surpassait même certains, dans cette discipline. C'est un peu barbare je vous l'accorde, mais même avec un fusil, chasser un ours polaire ne doit pas être si simple qu'on l'imagine. La voici photographiée avec son mari, lui aussi trappeur et chasseur d'ours.


Le musée avait également plusieurs salles consacrées à Roald Amudsen. Héro national en Norvège, il a été le premier à trouver le passage depuis l'Europe vers la Chine par le nord de la Russie, la mer de Barents, nommée ainsi en hommage à son premier explorateur, William Barents (1550-1597). Ce dernier a cartographié une bonne partie de cette mer cent ans après Christophe Colomb, mais deux cent ans avant Bougainville. Amudsen est également le premier homme a être revenu vivant du pôle sud. Robert Falcon Scott l'avait devancé, mais sans parvenir à faire le trajet du retour. Enfin, il est le premier homme à avoir planté un drapeau au pôle nord. Il n'y a pas mis le pied, mais y a déposé le drapeau norvégien depuis un dirigeable le 12 mai 1926. Il est mort en tentant de secourir Umberto Nobile, le concepteur de son dirigeable, en difficulté lors d'une expédition terrestre vers le pôle nord. Nobile a finalement été secouru, Amudsen jamais retrouvé.

Après cette visite, j'ai poursuivi avec celle du planétarium.



Passionné de science, je savais que j'y trouverai mon bonheur. Par chance, je suis arrivé seulement quelques minutes avant le spectacle sur les aurores boréales. Il présentait sur un écran hémisphérique des images réalisées grâce aux toutes dernières technologies. Malheureusement, même ces techniques, pourtant les plus avancées, ne parviennent pas à rendre fidèlement ce phénomène. Aucune vidéo n'est possible, car fixer le ciel de nuit en 1/25s est hors de portée des meilleures caméras. La technique du timelapse permet de montrer des images animées, mais les mouvements sont trop rapides pour reproduire ce que l'on voit en réalité. Enfin, le système de projection du planétarium ne reproduit pas de noirs assez sombres pour correctement rendre compte du contraste de ces lumières célestes sur le ciel de nuit. Ce film était très bon, mais il faudra encore attendre quelques années avant de pouvoir rendre fidèlement dans une salle de spectacle un pareil phénomène.

Le planétarium de Tromsø présente plusieurs expositions de vulgarisation scientifique passionnantes. Qu'aurais-je aimé les voir lorsque j'avais douze ans!

Les scandinaves sont très forts pour monter de telles expériences, et le public assez discipliné pour ne pas les dégrader. Dès ma sortie de la projection sur les aurores, je suis tombé sur ce magnifique montage d'optique.


La neige occupant une grande place dans la vie des norvégiens, une exposition entière lui était consacrée. L'expérience qui m'a le plus impressionné est celle où l'on fait geler une fine couche d'eau sur une plaque réfrigérée, afin d'en admirer les irisations au travers d'un filtre polarisant (le plus intéressant se trouve au milieu de la vidéo).


À mon retour à l'hôtel, j'ai croisé un français qui était venu en Norvège pour photographier les oiseaux. Il avait également fait un séjour avec un guide pour traquer les aurores boréales. En parlant mutuellement de nos photos, j'ai reconnu l'une d'entre elles.


C'est celle d'un habitant de Tromsø dont je suis le fil Flickr depuis que j'ai pris la décision de faire ce voyage, il y a maintenant un an. J'avais vu cette photo, sur laquelle il disait qu'il avait accueilli pour une sortie photographique un français rencontré sur Flickr. À ce moment, je me suis simplement dit : "Tiens! Un autre français chasseur d'aurores boréales et membre de Flickr est à Tromsø en même temps que moi."
Je ne pensais pas le rencontrer à mon hôtel.
Contrairement à l'autre français que j'ai croisé le premier jour, nous ne nous sommes pas échangé plus que nos liens Flickr, mais c'est justement ce soir là que ma première rencontre francophone a choisi pour m'envoyer un e-mail. Il me proposait une sortie pour le lendemain sur un site d'où il avait photographié des aurores il y a un mois. Comme le lendemain je ne serai plus sur Tromsø, mais à Alta, je lui ai répondu qu'on pourrait tenter une autre sortie à mon retour, vendredi ou samedi.

Le temps sur Tromsø n'était toujours pas favorable, et avec la longue route qui m'attendait le lendemain, je décida de ne pas tenter de sortie ailleurs que dans un restaurant aux spécialités norvégiennes.
Saviez-vous que Tromsø possède une brasserie? Son breuvage se nomme Ringnes, et on trinque en disant "Sköl!".
J'en ai appris des choses.


Au programme de demain : 400 km sur une route gelée pour rallier Alta, avec en prime un passage sur le 70ème parallèle.

À demain.

4 commentaires:

  1. C'est quoi ce verre de fillette?

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    1. C'est le 16-35mm qui déforme, en fait il est gigantesque ;)

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    2. "PIPEAU !!!!!!!!!!!!"
      (C'est pour que tu n'oublies pas cette formidable ambiance du bureau ;-))
      Félicitations pour le blog et ce formidable voyage scientifico-culturel que tu nous fais partager.

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    3. Justement, c'est bien que tu te rappelles à mon bon souvenir car j'ai trouvé à la boutique du planétarium un jouet qui plairait surement à Marc: https://lh6.googleusercontent.com/-U0kBWFYS7RQ/UnzBJDK5edI/AAAAAAAAA2Y/JwhCV6HRJM8/s400/IMG_1966.jpg

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